This is england

Proposée par Veganfreak

Date et lieu La sortie s'est déroulée à UTOPIA TOULOUSE, le Vendredi 02 novembre 2007 à 19:30.	Participer à cette sortie Pour participer à cette sortie, il fallait être inscrit sur AmieZ Inscrivez-vous C'est gratuit, et c'est sans pub ! C'est bon esprit quoi... !
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DescriptionSale temps pour les grenouilles, les escargots, les marchands de parapluies et les montreurs d’images… Sale soleil qui nous berce de l’illusion d’un éternel et stupide été tandis que les pires choses se trament dans notre dos. Mais fasse Notre Dame de Mende à qui je viens de confier trois cierges tout exprès, sur les conseils de Bernadette dont la clairvoyance a toujours été un repère pour Utopia, réponde à mes suppliques et que la pluie abreuve enfin Avignon, Montpellier, Cucugnan et plein d’autres, pendant quarante jours, quarante nuits, et même davantage jusqu’à ce que vous vous précipitiez enfin vers la lumière vaillante de nos lanternes inlassablement magiques et vers ce petit trésor de film qu’on vous désigne de tous nos doigts pointés par cette première page : qu’il rayonne enfin comme un phare dans vos vies déchirées par doutes et angoisses.
Car This is England est un film par qui la lumière arrive. Un film pour mieux comprendre, à travers l’histoire d’un bout d’homme, comment dérive ce monde et comment la peur peut jeter les plus craintifs d’entre nous vers le pire alors qu’ils étaient capables du meilleur. Ce n’est pas un film qui passera sur TF1, et pourtant tous ceux qui regardent TF1 en seraient emballés, car il est séduisant, sensible et fort à la fois, la bande son en fera grimper plus d’un aux rideaux… mais ce n’est pas le genre à préparer le cerveau pour la pub, bien au contraire. C’est du cinéma qui réveille, remue les tripes, émeut et stimule : on plonge au cœur de l’Angleterre des années Thatcher, au cœur de vies qui résonnent dans les nôtres, familières et étrangères à la fois. C’est notre passé proche où l’on voit se tricoter notre présent. Shane Meadows, à travers son petit héros, nous parle de sa propre jeunesse : cette violence qui couve, il l’a d’une certaine façon transcendée et peut-être contribue-t-elle à donner cette intensité à une histoire qui n’a pas fini de nous interroger.

Shaun n’est pas grand, pas gros, mais n’a rien d’un timide et n’hésite pas à sauter sur deux fois plus fort, trois fois plus vieux si on titille son amour-propre, son amour tout court. Shaun a un énorme appétit de vie, un corps toujours prêt à bondir, un rire toujours prêt à fuser, une voix presque trop forte pour son âge, douze ans, c’est pas bien vieux. Pourtant il affronte, décide, avance entre rage impuissante, douleur rentrée, fierté à fleur de peau. Sa mère est plutôt jolie, toute frisée, ouverte et sympa et si elle vit seule avec Shaun, c’est que son beau militaire de mari est tombé aux Malouines.
Dans ce quartier populaire du nord de l’Angleterre, on se bagarre souvent, les profs n’ont pas la partie facile, et Shaun souffre de porter des falzars démodés, des godasses sans marque, cette façon universelle de s’identifier à la communauté des potes, de se fabriquer une identité à opposer au rejet général. Dans la libérale Angleterre, les pauvres ne sont pas tendres pour les pauvres et Shaun se sent à part, rêve d’aller crécher ailleurs, mais le boulot de sa jeune mère ne permet pas mieux et l’absorbe beaucoup.
Alors, un jour Shaun tombe sur une bande d’un peu plus vieux qui l’adopte comme un petit frère, le protège un peu. On déconne en troupe, on se rase la boule, on se roule un pétard, on arrose le tout à la bière… On se tient chaud et c’est pour Shaun comme une famille. Ils sont sympas, filles ou mecs, un poil gothiques, nettement skinheads, mais pas rétamés, pas suicidaires, gentils, solidaires et rassurants.
Mais quand Combo, frais libéré de quelques années de taule, déboule comme un pitbull dans leur belle harmonie, il va mettre dans le mile de la souffrance de Shaun, désigner les boucs émissaires à qui il pourra en vouloir de cette douleur profonde qui ne le lâche pas…

A la suite de ce film on pourrait en discuter autour d'un verre.

Participants

Ils étaient 4 participants

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