Mother

Proposée par Jpl65

Date et lieu La sortie s'est déroulée à TOULOUSE (31000), le Vendredi 19 février 2010 à 19:15.	Participer à cette sortie Pour participer à cette sortie, il fallait être inscrit sur AmieZ Inscrivez-vous C'est gratuit, et c'est sans pub ! C'est bon esprit quoi... !
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DescriptionMOTHER
BONG Joon-ho - Corée du Sud 2009 2h09mn VOSTF - avec Kim Hye-ja, Won Bin... Scénario de Park Eun-kyo et Bong Joon-ho. Sélection officielle Festival de Cannes Un Certain Regard 2009.

Le rôle d’une maman est bien évidemment de protéger sa chère progéniture, ce qui peut la conduire, incidemment, sans s’en rendre réellement compte, à diriger et pourrir sa vie… Quand on est ado, on voudrait bien éviter que sa maman entre sans frapper dans notre chambre, on souhaiterait fort qu’elle nous laisse partir en soirée sans se ronger les deux premières phalanges jusqu’à l’aube, qu’elle ne se mêle ni de nos fréquentations, ni de nos choix de vie.
La mère de Do-joon n’échappe pas à la règle. Le détail qui tue, c’est que le garçon a 27 ans… Mais il faut dire que Do-joon est disons un chouïa simplet, le genre à accumuler catastrophe sur catastrophe, à ne voir le mal nulle part, à draguer effrontément des jeunes filles devant leurs parents ou, par exemple, à défoncer à coups de cannes de golf la Mercedes d’un richard qui l’avait frôlé sans s’excuser… Évidemment la mère a toujours un œil inquiet sur son rejeton et quand le vieux galopin est accusé, sans preuves réellement convaincantes, du meurtre d’une jeune lycéenne, elle va, pour prouver l’innocence de son fils, se transformer en mère courage, remuer ciel et terre, et reprendre l’enquête délaissée par des flics trop vite convaincus de l’identité du coupable idéal.

La mère sacrificielle est une figure classique du cinéma asiatique, et l’immense actrice septuagénaire Kim Hye-ja, star en Corée, est connue pour avoir incarné des années durant une de ces mères irréductibles. Bong Joon-ho, toujours là où on ne l’attend pas (il nous avait autant bluffé avec Memories of murder, son film de serial killer, qu’avec The Host, formidable film fantastique avec son monstre aquatique symbole de l’horreur économique et écologique), détourne les codes et brosse un extraordinaire portrait de femme, qui défie toutes les conventions. Car la mère, aussi courageuse et dévouée qu’elle soit, est souvent borderline : elle n’hésite pas à suivre les gens, à hurler l’innocence de son fils en plein enterrement de la jeune fille assassinée, à entrer par effraction dans l’appartement du prétendu meilleur copain de son fils, petit voyou notoire… Jusqu’où ira-t-elle, mue par sa seule obsession ? C’est tout le suspense de ce film sans cesse surprenant, tout autant thriller qu’étude psychologique audacieuse, secoué par cet humour noir typique du cinéma coréen.

Bong Joon-ho dresse au passage un tableau au vitriol de la société coréenne : flics stupides, machistes et incompétents, avocats véreux, lycéens et lycéennes très tôt pervertis par cette ambiance délétère. Un joli pays où l’amour et les sentiments nobles ont peu de place… mais qui dégage en même temps une énergie impressionnante.
Quant à la mise en scène de Bong Joon-ho, qui a choisi de placer son action dans un village tout en ruelles et venelles aussi tortueuses que l’âme de ses protagonistes, elle n’a rien perdu de sa superbe. Si bien qu’on n’a pas vu passer ce film de plus de deux heures, qui place une fois de plus le cinéma coréen dans les plus hautes sphères du cinéma mondial

La séance demarre à 19H4O, nous irons ensuite prendre le pot de l'amitié

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